Essai NIVIUK HOOK 6 !

Agacés par les reports successifs de la sortie de la future Epsilon 10, nous avons décidé, avec Olivier Najburg, d’essayer la nouvelle HOOK 6 de chez NIVIUK.

Didier ROCHAS de l'école de parapente des Baronnies à la gentillesse de nous mettre à disposition deux HOOK 6 de 24 et 26 m² encore emballés dans leur sachet sous vide.

Samedi 29 octobre, nous montons donc au Fort pour un déco sauvage sur le rebord du plateau, et nous découvrons l'engin :
Tissu en Dominico, suspentes Aramid de chez Edelrid et Teijin et élévateurs en sangles de chez Cousin (Cocorico !)
Retour des ouvertures de vidage. Elles ne sont pas sur le bord de fuite comme sur mon EPSILON , mais sur le stabilo, et ne n'ont pas de scratch de fermeture. Plus besoin de se soucier du vidage : il se fera tout seul en vol.
On retrouve classiquement des suspentes dégainées en partie supérieure et des suspentes gainées en partie inférieure; ces dernières sont plus grosses mais en nombre réduit : A : 2 + 1(oreilles) - B : 2 + 1 stabilo - C : 2.
1 suspente de moins sur les B et sur les C par rapport à mon EPSILON 9 !
Les élévateurs sont fins et rigides, comme sur l' EPSILON 9, mais le mouflage de l’accélérateur est nettement moins discret.
Sur les freins l'anneau low friction est abandonné au profit d'une poulie : une bonne chose !
Les élévateurs me désorientent un peu : les A centraux sont sur une sangle que l'on prend facilement en main alors que les A externes (oreilles) sont sur une sangle se déplaçant sur une bande reliant les A centraux et les B. Il faut donc aller chercher les A externes avec les pouces pour avoir tous A en main.
Il y a 10 km/h de vent au déco et plusieurs tentatives pour monter l'aile échouent.
L'aile me paraît paresseuse au gonflage mais je réalise mon erreur : j'essaye de gonfler l'aile comme une EPSILON 9 alors que c'est une HOOK 6 !
Sur l'EPSILON 9, on écope avec les A pour lui faire quitter le sol puis on la fait monter avec une traction sur l'ensemble des élévateurs.
La HOOK 6 doit être accompagnée plus longuement avec les A pour une montée plus progressive.
Je me rend compte que c'est mon EPSILON qui shoote au gonflage et qui nécessite une tempo bien marquée, alors que la HOOK 6 est plus douce et vient se placer au dessus du pilote sans violence.
Ce comportement va se révéler être un atout en vol.
La prise en charge est immédiate mais les faibles conditions ne nous permettent de faire qu'un vol balistique.
J'ai le temps de faire quelques virages appuyées : la réactivité est équivalente à mon EPSILON avec le même effort à la commande.
Je choisi un grand champ pour me poser; l'aile "allonge" au dessus du champ, dénotant un excellent plané.

Lundi 31 octobre, on récupère les HOOK 6 chez Didier et on prend la route de Digne pour rejoindre le site de Courbon où le vent météo est moins fort.
Décollage à 13h30 de l'intermédiaire pour un vol de 1h30 sur un site que je connais bien.
Conditions automnales avec un vent météo sud/sud-ouest de 15 km/h et des ascendances larges à peine désorganisées par le vent.
Je ne m'en suis pas rendu compte de suite, mais pendant tout le vol la voile reste stable au dessus de la tête; le cabrage en entrée de thermique, et l'abattée en sortie sont à peine marqués et j'ai eu très peu de "tempo" à faire pour retenir l'aile contrairement à l'EPSILON qui a tendance à shooter plus facilement.
La stabilité en tangage est stupéfiante sur cette HOOK 6 !
Comportement probablement lié à son gonflage flegmatique.
L'entrée dans un thermique se traduit donc par une traction vers le haut alors que le recul de l'aile est vraiment limité.
Aucun roulis intempestif et pas de mouvements erratiques sur le lacet comme j'avais pu le remarquer sur d'autres ailes.
J'ai eu quelques amorces de fermetures, frontales et asymétriques, anecdotiques, mais comme sur  l'EPSILON 9, la réouverture est instantanée, favorisée par des entrées d'air généreuses.
Je trouve le comportement en vol plus sain que sur l'EPSILON.
Ventrale serrée à fond, la HOOK 6 filtre efficacement la masse d'air, évitant de déconcentrer le pilote; une fois desserrée les deux demi ailes transmettent l'information par des tractions verticales.

A effort équivalent sur la commande, la HOOK 6 est aussi réactive mais le virage se fait plus à plat que sur l'EPSILON 9 qui a tendance à plonger d'avantage.
Le rendement en virage de la HOOK 6 me semble supérieur.

Les oreilles ne posent aucun problème; réouverture facile à la commande.

CONCLUSION
J'avais des a priori sur les HOOK, mais ce petit vol m'a convaincu que la HOOK 6 est une excellente B soft avec laquelle on pourra faire de très beau vols en toute sérénité.
Son comportement au déco et en vol sont exceptionnels; j'ai vraiment adoré !
Je n'ai aucun points négatifs à lui reprocher, si ce n'est que j'aurais préféré du SKYTEX pour le tissu.
ADVANCE va avoir du mal à faire mieux en qualité de vol et en prix.

REMARQUES
Ceci est un avis personnel sur un vol réalisé dans un contexte distinct :
HOOK 6 - 24 (70 à 92 Kg). PTV : 78 Kg. Sellette : Sky Paragliders GII 3 Alpha (plateau).
Je vous conseille de l'essayer avec votre sellette et vos réglages habituels.

Fred Hay

Merci Fred!
Quel beau compte rendu,
Clair, précis et complet.
Qu’en pense Olivier de cette machine ?

superbe compte rendu
manque juste le prix public

Tu t’es bien régalé
Merci pour les infos précises et complètes

Joli compte rendu mais dans le contenu on devine trop que tu a craqué pour cette voile du coup l'objectivité en prend un coup ! mais je veux bien croire tout ce que tu dis car la 5 est déjà top !.. Par contre pas de précision si Niviuk va la décliner en plume ?

Bonjour les amis,Bob pour te répondre,la plume est déjà à la vente et pèse 650 grammes de moins  en taille 26.
Pour mon avis ,ce parapente est superbe ,la finition,je pense qu’ils sont partis d’une epsilon 9 comme base de départ.Les coutures sont en internes,les élévateurs beaux mais comme le précise Fred,il y a un petit temps d’adaptation,(je rajouterai que les poulies de rappel de l’accélérateur peuvent gêner car elles sont assez grosses lors d’un face voile,les drisses de freins peuvent être déviés en frottant dessus,donnant une sensation de blocage,mais rien de gênant après une bonne séance de gonflage ,j’y faisais plus attention).  .Au décollage,la petite paresse est un atout lorsque ça souffle fort ,elle va monter sans shoot , avec un très bon contrôle ensuite au sol.
La prise en charge est une formalité,j’ai adoré,surtout sur un déco à l’arrache .Elle plane , très amortie par rapport à la Hook 5 avec laquelle j’avais voler deux jours avant sur un vol d’une heure ou j’ai fais de la balançoire sur trois axes,pourtant chargé exactement pareil.(Je précise ,c’est mon ressenti).Le virage ,en effet ,est moins piqueur que sur nos belles epsilon et je dirais aussi comme Fred ,la précision est de mise une fois la façon de changer de cap compris.
L’ appel contre appel,(avec appuis sellette)  la rend très joueuse sur une très faible amplitude,genial.Je la trouve ,par rapport à mon epsilon,peut être un poil plus rigide,mais ça n’a aucune répercussion sur les petites fermetures que j’ai pu avoir sur mes trois vols,ça passe très vite  ,réouverture d’un confort exceptionnel.
Après j’ai demandé à Didier Rochas ,un autre essai plus long ,pour voir dans la baston.
J’aime bien cette voile,elle est très belle et je pense qu’une fois apprivoisée,c’est un beau jouet…….🤩

quel est le prix???avec la ristourne

Merci Fred et Olivier pour vos retours ... que je viens de voir après l'achat de la Hook 6 P !

Je confirme de nombreux points :

- voile très homogène avec beaucoup moins de roulis que la Hook 5
- le virage est vraiment différent en comparaison avec l'Epsilon 9 (ma précédente voile), plus à plat mais qui me semble moins "vif", je dois encore m'habituer car j'aimais bien le virage Advance
- l'aile semble plus stable que l'Epsilon qui semble demander à posteriori plus de pilotage notamment sur le tangage
- à ce jour, je note aucune différence entre la Hook 6 "normale" (que j'ai essayé en décembre, sur 3H30 de vol donc 1 vol à Saint André en thermique) et la Hook 6 Plume
- concernant le déco : je trouve que l'aile est tout aussi facile à monter que l'Epsilon. En revanche elle n'écope pas pareil. Sur l'Epsilon c'est davantage le centre de la voile qui écope en premier alors que la Hook a tendance a écoper davantage sur les côtés même si cela reste très homogène également ; mais ce reste des subtilités
- paradoxalement, si l'Epsilon semble exiger plus de pilotage (on verra ça cet été avec la Hook !), elle me parait beaucoup plus filtrante que la Hook 6. Autrement dit, la Hook 6 donne plus d'infos sur la masse d'air, notamment au niveau des stabilos et je trouve ça utile pour le pilotage mais sans que ce soit une source de stress

Bref, l'ayant acheté après essais je suis forcément conquis par cette voile qui me réconcilie avec Niviuk dont les finitions et la stabilité en roulis ne m'avaient pas séduits en démarrant le parapente il y a 4 ans...

Florent